Les relayeurs de l'État en Haute-Corse

Mis à jour le 07/05/2024
182 agents publics ont été sélectionnés par l’État pour participer au Relais de la Flamme Olympique.
En Haute-Corse, ils sont deux relayeurs à avoir été choisis pour porter la Flamme le 14 mai 2024, découvrez leur parcours en interview et en vidéo.

Sylvie Ferrandini-Ferrier

Ministère de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse

 

 

Quel est votre parcours en tant qu’agent de l’État ?

Après une première carrière dans le secteur privé, j'ai rejoint Éducation Nationale il y a une dizaine d'année comme enseignante en Économie-Gestion, depuis plus de 3 ans je suis basée à la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale (DSDEN) je coordonne le décrochage scolaire sur le département de la Haute-Corse. J'interviens également à l'IUT de Corse sur le dispositif PAsseport pour REussir et s'Orienter (PARéO) depuis sa création en septembre 2022 en enseignant la communication et le marketing.

Ma mission première est d'accompagner les élèves du second degré présentant des signes de décrochage scolaire et en impulsant des dispositifs individualisés. Proche des équipes, sur le terrain, nous travaillons ensemble au quotidien pour ne laisser aucun jeune sur le bord du chemin.

Vous êtes également fortement engagée dans le milieu associatif, auprès de quelle association êtes vous investie ?

Le 14 mai, je représenterais l’association «A Spondisulana» qui se mobilise au travers d’évènements sportifs pour lutter contre la Spondylarthrite Ankylosante.

Symboliquement, mon mari est président de l'association. Au quotidien, c'est moi qui impulse et conçoit des actions liées à l'activité physique, le but étant de faire bouger les malades pour contraindre les ankyloses liées à cette maladie.

Me caractérisant comme un véritable moteur, j'ai voulu créer l'association A Spondisulana pour soutenir mon mari et tous les malades qui sont atteints de Spondylarthite Ankylosante. J'ai toujours été attentive aux autres, j'ai donc souhaité mettre en lumière cette maladie, incurable et invalidante, au quotidien en courant de longue distance.

L'année dernière, j'ai couru en solo 110 km entre Bastia et Evisa. Cette année le défi était plus solidaire et nous avons parcouru ensemble, malades, non-malades, amis et familles, 97 km entre Bastia et Calvi.

Vous avez été sélectionnée pour participer au Relais de la Flamme Olympique le 14 mai en Haute-Corse, qu’est ce que cela représente pour vous ?

Faire partie des relayeurs de la Flamme Olympique représente un grand honneur pour moi car porter la flamme signifie la transmission d'un grand message d'espoir pour tous et surtout un message de paix, dans ce monde turbulent, que ce soit pour les jeunes ou pour les malades.

Je suis émue d'avoir été sélectionnée par Paris 2024. L'histoire a commencé par une candidature portée par ma hiérarchie : M. Bruno Benazech, Directeur académique des services de l’Éducation Nationale (DASEN), et retenue par la suite par le Ministère de l’Éducation Nationale qui a transmis mon nom auprès de Paris 2024.

L'Académie de Corse m'offre une belle carrière, où j'évolue quotidiennement vers des missions très diversifiées et passionnantes qui me sont confiées. Mon travail au quotidien réside à toujours mieux accompagner les différents publics dans leur trajectoire en palliant leurs difficultés.

Être relayeuse sur Bastia, proche de mon domicile, de ma vie professionnelle et personnelle est un véritable honneur. C'est un bonheur qui m'habite et j'en suis extrêmement reconnaissante. Ce jour là, j'aurais une pensée pour mes proches, sans oublier ma mère, mes enfants, mon mari et toutes les personnes sensibilisées, vulnérabilisées, fragilisées et pour lesquelles je transmettrais cette flamme de l'espoir. Je serai fière de montrer à mes petites filles que leur Minà a porté la Flamme Olympique.

Plus le 14 mai approche, plus je me sens euphorique à l'idée de vivre cet évènement unique dans une vie. La distance sera vécue intensément et portée par les valeurs sportives qui m'habitent.

En plus de vos engagements au quotidien, vous pratiquez la course à pied à un certain niveau. Quel est votre palmarès dans cette discipline ?

En course à pied, je me caractériserais comme un diesel car j’aime courir longtemps mais à une vitesse constante.

J’ai concouru 9 marathons : San Francisco, Rome, Florence, Barcelone, Lyon, Marseille, Copenhague, Lisbonne, Venise.

Au niveau de mon palmarès sportif, j’ai fait le GR20 (en 11 jours) de Calenzana à Conca, et quelques ultra trails : Chamonix, la montée de la Sara à Lyon (11 620 marches), la Sainte Express.

J’ai couru durant 24h en équipe et des 6 h individualisés.

Courir représente pour moi le dépassement de ses limites, tout en ayant toujours cet esprit de veiller à soi et aux autres. Lorsque l’on court longtemps on est aussi très endurante dans la vie quotidienne. Ce sont des valeurs que je tiens à transmettre en étant relayeuse.

Adjudant Basan Utnasanov

Ministère des Armées, adjudant au sein de la Légion étrangère

L’adjudant Basan est un combattant, dans tous les sens du terme. Dans sa vie professionnelle comme personnelle et sportive. Il lui a fallu du courage et de la détermination pour quitter, à 24 ans, sa famille et sa nation d’origine, la Kalmoukie, une petite république de Russie, pour s’engager dans la Légion étrangère. « Ce n’est pas une décision anodine de tout laisser derrière soi pour servir un autre pays, mais j’étais jeune, j’avais envie de vivre autre chose, je voulais de l’aventure », reconnaît celui qui a débuté comme professeur de sport dans son pays avant de se découvrir une vocation lors de son service militaire.

Déployé dans un premier temps en Guyane dans l’infanterie pour assurer la protection terrestre de la base de lancement d’Ariane 5 et lutter contre l'orpaillage illégal, c’est au sein du 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi qu’il s’est illustré ces 16 dernières années. Que ce soit pour contribuer à la protection du territoire en Nouvelle-Calédonie, sur le front dans la lutte contre le djihadisme au Mali, ou encore à travers des missions de soutiens à Djibouti et en République de Côte d’Ivoire pour lesquelles il a d’ailleurs été décoré de la Croix du combattant en 2019.

Naturalisé français depuis 2010, il porte également haut les couleurs de sa patrie d’adoption sur les tatamis. S’il a pratiqué au niveau national de la lutte libre dans son enfance, c’est aujourd’hui en jiu-jitsu brésilien qu’il démontre toute sa force, sa ténacité et sa grande maitrise de soi. Ceinture noire de la discipline, champion de France et médaillé de bronze européen en – 88 kg l’an passé, le père de deux enfants, « et bientôt d’un troisième qui devrait naitre pendant les Jeux », portera la flamme olympique le 14 mai prochain à Bastia « en ayant une pensée pour ma famille ici en France, mais aussi dans mon pays d’origine et ce sera un honneur d’être le représentant de la Légion étrangère et des 150 nationalités qui la composent. »

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